Robert Merle, cinq romans indispensables à (re)-découvrir

Vous désirez découvrir l’oeuvre de Robert Merle ? Voici notre top 5 des meilleurs livres de cet écrivain français qui a décroché le prix Goncourt.

1. Malevil (1972), un récit post-apocalyptique de Robert Merle

Malevil de Robert Merle

Résumé de l’histoire

Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s’organise en communauté sédentaire derrière les remparts d’une forteresse. Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l’indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur « nid crénelé » ?

Un extrait du roman

C’est un fait, je le dis sans ironie, car elle serait par trop facile : journal, radio, télévision, aucun des grands organes d’information qui nous renseignaient si bien — en tout cas, si abondamment — ne pressentit en aucune façon et à aucun moment l’événement. Et quand il tomba sur le monde, ils ne purent même pas le commenter après coup : ils avaient disparu.

TV Ce livre a eu droit à deux adaptations cinématographiques : un film de Christian Chalonge réalisé en 1981 avec entre autres Michel Serrault dans un premier rôle, puis un téléfilm diffusé sur France 3 en 2013.

Le choix Top Livre

Avec ce roman, Robert Merle nous rappelle que le genre « post-apocalyptique » n’a pas été inventé au 21e siècle. Dans ce récit écrit sous la forme d’un journal, l’auteur raconte la survie d’une communauté recroquevillée au coeur d’un ancien château. Face à la disparition de la technologie et des institutions, les survivants tentent de poser les bases d’une nouvelle société qui serait débarrassée des tares de l’ancien monde. Malgré un style parfois désuet, voici un roman captivant de bout en bout et qui est souvent considéré comme l’oeuvre de référence chez Robert Merle.

2. La mort est mon métier (1952), un roman historique glaçant

La mort est mon métier de Robert Merle

Résumé de l’histoire

« Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s’éclaira… – Le Führer, dit-il d’une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe. Il fit une pause et ajouta : – Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche. Je le regardai. Il dit sèchement : – Vous avez l’air effaré. Pourtant, l’idée d’en finir avec les Juifs n’est pas neuve. – Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu’on ait choisi… »

Ce roman historique est inspiré de la vie de Rudolf Hoess, un officier nazi qui commandait le camp de concentration d’Auschwitz pendant le seconde guerre mondiale.

Un extrait du roman

« – Je ne pouvais pas me permettre d’être ému. J’avais des ordres. Les enfants étaient considérés comme inaptes au travail. Je devais donc les gazer.

– Il ne vous est donc jamais venu à l’idée de les épargner ?

– Il ne m’est jamais venu à l’idée de désobéir aux ordres. »

3. Week-end à Zuydcoote (1949), un livre honoré par le prix Goncourt

Week-end à Zuydcoote de Robert Merle

Résumé de l’histoire

Cette fiction historique raconte la vie d’un groupe de soldats français assiégés par les Allemands dans la ville de Dunkerque, pendant la seconde guerre mondiale. Les personnages sont Julien Maillat, un sergent, Pierson, un prêtre catholique, Alexandre, un ingénieur en céramique et cuisinier du groupe, et Dhéry, un as des combines en tous genres.

Un extrait du roman

Il regarda sa montre machinalement. Elle marquait 4 heures et demi. Il se rappela qu’hier soir encore il avait oublié de la remonter, et la porta à son oreille. Malgré le vacarme de la D.C.A, il entendit nettement le tic-tac des secondes. C’était un petit bruit amical et familier qui lui parvenait de très loin, une infinie petite pulsation qui lui disait que la vie du monde n’était pas morte, que les heures, quelque part, continuaient à couler, que l’espoir continuait à vivre.

PRIX Ce premier roman de Robert Merle a été récompensé par le prestigieux prix Goncourt en 1949.

TV Le cinéaste Henri Verneuil a produit un film inspiré du livre en 1964, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle principal.

4. Fortune de France (1977), une saga historique au 16e siècle

Fortune de France de Robert Merle

Résumé de l’histoire

De la mort de François Ier en 1547 à l’édit de Nantes en 1599, la France s’enlise dans l’épreuve des guerres de Religion. C’est dans ce pays dévasté, en proie à la misère, au brigandage, à la peste, à la haine, que grandit le jeune Pierre de Siorac, rejeton d’une noble famille périgourdine et huguenote, héros et narrateur du roman. C’est toute une époque qui revit à travers l’histoire des Siorac, avec ses paysans, ses princes, ses hommes d’épée ou d’Église, ses truculences et ses cruautés ; sa langue, aussi, savoureuse, colorée, merveilleusement restituée au lecteur d’aujourd’hui.

Époque où peu à peu va naître une exigence de tolérance et de paix, en écho au cri d’indignation et d’espoir de Michel de l’Hospital : « Ne verra-t-on la Fortune de France relevée ? ».

Un extrait du roman

Les pauvres ont un certain courage, brutal et insouciant, qui naît de leur état. Et certes, ils en ont besoin plus que d’autres, car il est faux de dire, comme je l’ai entendu, que la contagion frappe également riches et pauvres. Vos bourgeois étoffés, à la première alarme, appliquent à la lettre le célèbre précepte de Galien en cas de peste : « Pars vite, va loi, et reviens tard. » Mais les pauvres restent en lieux infects, n’ayant nulle part où aller. Et en raison de la saleté où le sort les entretient, mal nourris et comme entassés l’un sur l’autre, la maladie rafle tout.

SERIE Ce livre est le premier épisode de la célèbre fresque historique Fortune de France qui comporte 13 volumes au total.

5. Les Hommes protégés (1974), un roman d’anticipation déroutant

Les Hommes protégés de Robert Merle

Résumé de l’histoire

A la suite d’une épidémie d’encéphalite qui ne frappe que les hommes, les femmes les remplacent dans leurs rôles sociaux, et c’est une Présidente, Sarah Bedford, féministe dure, qui s’installe à la Maison-Blanche. Le Dr. Martinelli, qui recherche un vaccin contre l’encéphalite, est enfermé avec d’autres savants à Blueville, dans une « zone protégée » qui les tient à l’abri de l’épidémie mais dans un climat de brimades, d’humiliations et d’angoisse.
Martinelli acquiert vite la conviction que son vaccin ne sera pas utilisé, du moins sous l’Administration Bedford.

C’est paradoxalement chez les femmes qu’il trouvera ses alliées les plus sûres et par les femmes qu’il sera libéré. Mais, une fois Bedford remplacée à la Maison-Blanche par une féministe modérée, Martinelli saura-t-il s’adapter à une société où les hommes ne jouent plus qu’un rôle subalterne ?

Un extrait du roman

Non, ce qui me plonge dans un profond malaise, c’est le genre de griefs retenus contre moi : un sourire, un regard, le contact d’une main, autant de crimes. Je ne m’habituerai jamais à cette contre-sexualité fanatique.

Qui est Robert Merle ?

Robert Merle est un écrivain français né en Algérie en 1908 et décédé en 2004. Diplômé d’un doctorat en lettres, il participe à la seconde guerre mondiale et connaît une longue période de captivité. Cette expérience personnelle en temps de guerre va inspirer plusieurs de ses romans comme Week-end à Zuydcoote et La Mort est mon métier.

Cet auteur s’est attaqué à plusieurs genres littéraires très différents : il a écrit par exemple une longue saga historique Fortune de France qui nous plonge dans les guerres de religion au 16ème siècle et a aussi publié des romans de science-fiction comme Malevil ou les Hommes protégés.

Genre principal : Roman historique, Science-fiction

Premier livre : Week-end à Zuydcoote (1949)

Dernier livre : Le propre de l’homme (1989)

Et pour vous, quel est le meilleur roman de cet auteur ?